Bien que la kératose actinique ne soit pas un cancer de la peau, elle est considérée comme étant précancéreuse. Si ces lésions ne sont pas traitées, elles peuvent évoluer en carcinomes spinocellulaires. La recherche a montré que les personnes qui ont des kératoses actiniques risquent davantage de développer d’autres types de cancer de la peau comme le carcinome basocellulaire et le mélanome.
Des lignes directrices canadiennes publiées en 2015 recommandent aux médecins de traiter toutes les kératoses actiniques, puisqu’il est impossible de savoir lesquelles se transformeront en cancer de la peau.
Les personnes à la peau claire, qui ont souvent des taches de rousseur et qui brûlent rapidement sont les plus à risque. Les gens de plus de 40 ans qui se sont beaucoup exposés au soleil courent aussi un plus grand risque de kératoses actiniques. Les personnes qui travaillent à l’extérieur ou qui ont des passe-temps qui engendrent une importante exposition au soleil (comme le golf, le jardinage et la voile) s’exposent à un plus grand risque en raison de leur importante exposition au soleil. De plus, les personnes dont le système immunitaire est affaibli (immunosupprimées) en raison des médicaments qu’elles prennent ou d’une greffe d’organe présentent un risque accru de kératoses actiniques.
Les kératoses actiniques se présentent sous la forme de taches rougeâtres, rugueuses et écailleuses. Ces lésions apparaissent aux endroits exposés au soleil, comme le visage, les oreilles, le cuir chevelu dégarni, le dos des mains, les avant-bras et les jambes. La plupart des gens en ont plus d’une, et il arrive que les taches piquent ou brûlent. Certaines kératoses actiniques se développent sur la lèvre inférieure et prennent la forme d’une lésion persistante et rugueuse.
Trop d’exposition au soleil pendant de nombreuses années enraye à la longue le développement des cellules de la peau au niveau des couches superficielles, c’est-à-dire de l’épiderme. Les rayons du soleil endommagent l’AND de la peau, ce qui provoque cette croissance cellulaire anormale.
Protégez votre peau du soleil. Les études ont démontré que l’utilisation régulière d’écran solaire, même par temps nuageux, peut contribuer à prévenir l’apparition des kératoses actiniques. On recommande d’utiliser un écran solaire à large spectre avec un FPS d’au moins 30. Évitez d’utiliser les lits de bronzage ou autres appareils semblables : les lampes utilisées dans ces dispositifs émettent des rayons ultraviolets qui peuvent être plus intenses que les rayons du soleil.
Les autres mesures de prudence au soleil comprennent les suivantes : rester à l’ombre, porter un chapeau à large bord, des lunettes de soleil et des vêtements qui protègent contre les rayons du soleil, ainsi qu’éviter le soleil entre 10 h et 16 h, alors que les rayons sont les plus forts. Il faut surveiller régulièrement les patients qui présentent des signes de dommage à la peau causé par le soleil ou qui ont déjà eu des kératoses actiniques pour voir si de nouvelles lésions apparaissent.
La cryothérapie est un traitement possible. Il s’agit de geler la lésion à l’aide d’azote liquide. Il existe aussi diverses crèmes qui détruisent les cellules précancéreuses. À l’occasion, on doit recourir à la chirurgie pour enlever la lésion ou pour en prélever un échantillon afin de vérifier si elle s’est transformée en cancer de la peau.
Même si on peut parfois traiter les lésions une à une à l’azote liquide, votre médecin peut suggérer un traitement par « zone » : on applique une crème médicamentée à toute une région de la peau (p. ex., le nez, le front ou les joues) pour une période de temps précise. Ce traitement s’attaque non seulement aux kératoses actiniques visibles, mais aussi à celles qui ne sont pas perceptibles à l’œil nu (ce sont les kératoses actiniques « infracliniques »).
Il existe aussi d’autres traitements par zone, notamment diverses modalités de traitement à la lumière comme la photothérapie dynamique.
Votre dermatologue pourra vous indiquer le traitement qui convient le mieux dans votre cas, selon le nombre de lésions, leur localisation, votre âge et votre état de santé.