L’hyperhidrose est un problème de santé. Les personnes affectées souffrent d’une transpiration plus abondante que ce dont le corps aurait normalement besoin pour maintenir une température normale. Cette affection touche près de 3 % de la population, soit près de 950 000 Canadiens, dont environ 300 000 qui souffrent d’une forme grave de la maladie.
Elle a auparavant été négligée et considérée comme une réaction corporelle naturelle avec laquelle la plupart des patients apprennent à vivre et à s’ajuster selon leur mode de vie, mais il a également été démontré qu’elle affecte sérieusement la qualité de vie. Plusieurs personnes qui en sont atteintes doivent être conscientes de leur transpiration lorsqu’elles prennent des décisions au sujet de leurs activités quotidiennes. La transpiration des mains, des aisselles, des pieds ou du visage peut donner une mauvaise impression au travail et dans la vie quotidienne. Cela peut avoir des conséquences émotives, sociales et physiques sur les personnes atteintes.
Il existe deux types d’hyperhidrose :
L’hyperhidrose focale, également appelée hyperhidrose primaire, sa cause est indéterminée. Ce type d’hyperhidrose est localisé dans au moins une des régions suivantes :
- Les aisselles (hyperhidrose axillaire)
- Les mains (hyperhidrose palmaire)
- Les pieds (hyperhidrose plantaire)
- Le visage (hyperhidrose faciale)
Même si la cause de ce type d’hyperhidrose est inconnue, la façon dont il affecte les gens semble reliée à l’hyperactivité du système nerveux central, causant ainsi une suractivité de la stimulation des glandes sudoripares locales.
Hyperhidrose généralisée, également connue comme une hyperhidrose secondaire elle est, en fait, causée par un autre problème sous-jacent (p. ex., des problèmes endocriniens, la ménopause, l’obésité, des dommages nerveux et, rarement, certains types de médicaments). Ce type d’hyperhidrose se développe généralement sur l’ensemble du corps et est habituellement traité en soignant la condition sous-jacente. Par conséquent, la grande majorité des renseignements contenus dans la présente brochure a trait au traitement de l’hyperhidrose focale.
Il y a plusieurs façons de traiter l’hyperhidrose.
Traitements topiques
Il a été démontré en clinique que l’application de chlorure d’aluminium hexahydraté (Drysol®) réduit la transpiration de près de 50 % pour les personnes atteintes d’hyperhidrose légère.
La plupart des personnes utilisent habituellement des antisudorifiques et des désodorisants quotidiennement afin de réduire l’humidité et de combattre les odeurs. Cependant, les antisudorifiques ne sont pas tous aussi efficaces. Ceux qui contiennent du chlorure d’aluminium et de l’alcool semblent être les plus efficaces. Une consultation avec votre dermatologue ou un spécialiste de l’hyperhidrose déterminera le traitement qui vous convient.
Au départ, le produit est appliqué quotidiennement ou moins souvent (2-3 fois par semaine). L’effet est donc de courte durée. Cependant, au fil du temps, l’effet peut durer plus longtemps après chaque application.
Les préparations extra-fortes peuvent irriter la peau et causer un certain inconfort. Selon la concentration du chlorure d’aluminium, l’efficacité peut être réduite pour une hyperhidrose modérée à sévère.
L’iontophorèse
L’iontophorèse convient aux personnes souffrant d’hyperhidrose des mains ou des pieds. Avec l’iontophorèse, chaque main ou chaque pied est immergé dans un plateau contenant un tampon trempé dans l’eau. Les tampons sont reliés à un courant électrique de faible intensité qui est conduit dans le liquide. Le courant est transmis à travers la peau pour interrompre le fonctionnement des glandes sudoripares.
Au début, le traitement est répété plusieurs fois mais, une fois que la situation est sous contrôle, un seul traitement peut être suffisant et durer plusieurs semaines. Au début, le traitement d’iontophorèse dure environ 30 minutes par site et a lieu au moins 4 jours par semaine. Une possible irritation de la peau peut survenir et cette application n’est normalement pas recommandée pour l’hyperhidrose de l’aisselle, du visage ou de la tête.
Injections de toxine botulinique de type A
Les injections de toxine botulinique de type A (BOTOX®) conviennent aux personnes souffrant d’hyperhidrose moyenne à sévère.
Une injection de toxine botulinique de type A interrompt le signal transmis des nerfs aux glandes sudoripares afin de réduire la transpiration dans la région affectée. L’injection s’effectue à l’aide d’une aiguille très fine et, pour le traitement des aisselles, du visage et de la tête, l’anesthésie est souvent non requise puisque l’intervention est pratiquement indolore. Pour le traitement des mains et des pieds, on a recours à l’anesthésie locale afin d’éviter l’inconfort attribuable à l’injection.
La réduction de la transpiration, observée lors d’essais cliniques, était de 83 % chez 95 % des participants. L’effet du traitement peut être immédiat ou prendre jusqu’à une semaine; l’effet d’un seul traitement dure en moyenne 7 mois; 30 % des patients ressentent des effets au-delà d’une année.
Les effets secondaires, s’ils se produisent, sont temporaires. Un effet secondaire qui survient rarement consiste en une augmentation de la transpiration à d’autres endroits. D’autres effets secondaires peuvent être ressentis, comme une douleur au site de l’injection.
Chirurgie
La chirurgie est souvent un dernier recours lorsque les thérapies conventionnelles ont échoué.
L’hyperhidrose peut être traitée par une procédure connue sous l’appellation sympathectomie thoracique endoscopique ou STE. Lors de la STE, le médecin coupe ou pince les nerfs à l’origine de la transpiration anormale et la chirurgie peut souvent être pratiquée en clinique externe.
Le type de chirurgie habituellement pratiquée pour la transpiration axillaire (hyperhidrose axillaire) consiste en une excision chirurgicale des glandes axillaires. Lors de cette intervention, les glandes sudoripares sont effectivement extraites.