Le vitiligo est une affection cutanée qui provoque l’apparition sur le corps de plaques blanchâtres attribuables à la perte de cellules produisant la mélanine, un pigment responsible de la couleur de la peau, des cheveux et des yeux.
Le vitiligo n’est pas dangereux et ne menace pas la vie de la personne atteinte, mais il peut avoir des effets psychologiques négatifs et causer de l’embarras, une perte d’estime de soi et un isolement social.
Dans la population générale, on estime que de 0,5 à 2 % des gens sont atteints de vitiligo. La maladie touche aussi bien les hommes et les femmes de toutes les races, mais elle est plus perceptible chez les personnes à la peau plus foncée (p. ex., brune ou noire). Le vitiligo peut commencer à tout âge, mais environ la moitié des personnes atteintes sont touchées avant l’âge de 20 ans et près de 95 %, avant la quarantaine.
On croit que la génétique joue un rôle dans le développement du vitiligo, de sorte que si vous avez du vitiligo, il est possible que certains de vos enfants, sinon tous, en seront aussi atteints. Environ le tiers de tous les cas de vitiligo sont regroupés dans les mêmes groupes familiaux.
- Taches blanchâtres de formes irrégulières sur la peau, surtout dans les régions exposées au soleil (visage, mains, pieds, bras, jambes).
- Ces taches peuvent également apparaître ou se propager à l’aisselle, à l’aine, au tour de la bouche, aux yeux, aux narines, au nombril et aux regions génitale et anale.
- Un blanchiment ou un grisonnement premature des cheveux, des cils, des sourcils ou de la barbe.
- Une décoloration des muqueuses de la bouche et du nez.
Il n’existe actuellement aucun remède contre le vitiligo, mais il existe plusieurs méthodes pour masquer ou atténuer son apparence. Il arrive que la propagation du vitiligo cesse pendant plusieurs mois ou même pendant des années, mais il peut recommencer à s’étendre à tout moment, ce cycle se répétant tout au long de la vie. Parfois, certaines parties de la peau peuvent retrouver spontanément leur pigmentation.
On croit que le vitiligo est causé par une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Il se manifeste le plus souvent chez les personnes atteintes de certaines maladies auto-immunes comme
l’hyperthyroïdie ou l’hypothyroïdie (glande thyroïde trop active ou insuffisamment active), l’insuffisance surrénale (production insuffisante de l’hormone corticostéroïde par la glande surrénale), la polyarthrite
rhumatoïde, le diabète de type 1, le psoriasis, le lupus érythémateux systémique et l’anémie pernicieuse (insuffisance de globules rouges causée par une incapacité à absorber la vitamine B12).
Dans certaines circonstances, une biopsie cutanée (prélèvement) peut être effectuée pour confirmer le diagnostic. Des analyses sanguines peuvent être effectuées pour vérifier la présence d’autres troubles auto-immuns.
Le vitiligo peut se manifester chez les personnes de tout teint et n’est pas plus dangereux pour celles au teint plus foncé. Il peut toutefois être plus difficile de composer avec cette affection pour ces dernières ou les personnes qui se heurtent à des préjugés culturels. L’impact psychologique de la maladie peut être plus important lorsqu’elle est plus visible, ce qui peut être le cas pour les personnes à la peau noire ou métissée.
Le vitiligo affecte la peau, les cheveux et les muqueuses et, dans certains cas, peut modifier la vision et la production de larmes. Certaines personnes atteintes de vitiligo peuvent aussi développer d’autres maladies auto immunes.
Bien qu’il n’existe aucun remède au vitiligo, plusieurs méthodes peuvent être employées pour masquer ou atténuer ses effets. Des traitements sont offerts pour aider à ramener les plaques blanches à leur couleur initiale (repigmentation) ou à éliminer la couleur restante pour l’uniformiser avec les plaques blanches (dépigmentation).
Traitements couramment utilizes :
Thérapie topique aux corticostéroïdes
Les crèmes ou onguents aux corticostéroïdes appliqués directement sur la peau peuvent rétablir sa couleur. Lors de l’utilisation de corticostéroïdes, il faut surveiller les effets secondaires comme l’amincissement de la peau ou l’apparition de marques. Les corticostéroïdes peuvent être utilisés en même temps qu’un dérivé topique de la vitamine D et on peut constater des résultats après trois
mois. Dans certains cas, les corticostéroïdes peuvent être administrés par voie orale si la maladie se manifeste tôt, mais ce n’est pas recommandé comme traitement à long terme.
Thérapie topique avec immunomodulateurs
On peut avoir recours à des immunomodulateurs topiques comme le tacrolimus et le pimécrolimus, qui fonctionnent par régulation de l’activité du système immunitaire local entraînant la perte de pigmentation. Ces medicaments d’ordonnance sont souvent utilisés lorsque le vitiligo affecte le visage, et on peut les utiliser pendant de plus longues périodes que les corticostéroïdes.
Photothérapie
Les rayons UVB à bande étroite sont administrés jusqu’à trois fois par semaine sans application préalable de psoralène. Ce traitement est plus simple et pourrait être plus sécuritaire que les formes antérieures de traitement aux ultraviolets. Des études ont démontré que cette thérapie est maintenant considérée comme le traitement de choix lorsque le vitiligo est répandu sur plus de 10 à 20 % du corps. Le traitement est habituellement administré pour une période d’essai de 3 à 4 mois. Si une repigmentation se produit, le traitement se poursuit jusqu’à ce que la repigmentation soit complète ou pendant un maximum de 1 à 2 ans.
Traitements de dépigmentation
La dépigmentation consiste à décolorer la peau normale pour que sa couleur corresponde à celle des zones blanches causées par le vitiligo. Cette option est souvent envisagée chez les personnes à la peau foncée lorsque le vitiligo atteint plus de 50 % du corps. L’hydroquinone monobenzylique éther (monobenzone) est appliqué deux fois par jour sur la peau pigmentée (colorée) jusqu’à ce qu’elle s’harmonise avec les zones dépigmentées.
Inhibiteurs des Janus kinases
Une nouvelle catégorie de médicaments connus sous le nom d’inhibiteurs des Janus kinases est très prometteuse comme nouveau traitement potentiel pour le vitiligo facial, en application sous forme de crème. Par ailleurs, il ne s’agit pas d’un stéroïde et cette catégorie de médicaments peut être utilisée sans danger sur toutes les zones pendant des périodes prolongées.
Greffe
Un petit pourcentage de patients atteints de vitiligo peuvent être admissibles à une greffe de peau, mais cette chirurgie n’est effectuée que dans peu de centres au Canada. Trois traitements chirurgicaux sont offerts :
- Transfert de peau « minipunch » : Cette méthode utilise la propre peau d’une personne pour traiter les petites plaques.
- Greffe par cloques : Ce processus utilise de la chaleur, du froid ou de la succion pour produire des cloques sur la peau pigmentée et la peau dépigmentée. Le dessus des cloques pigmentées est ensuite enlevé et greffé sur la peau dépigmentée.
- Greffes autologues de mélanocytes : Pour cette procédure, un échantillon de peau normalement pigmentée est isolé en laboratoire dans un contenant empli d’une solution spéciale de suspension cellulaire. Une fois que suffisamment de cellules normales ont été isolées, elles sont greffées dans les zones cutanées dépigmentées.
Tatouage (micropigmentation)
Pour les individus à la peau brune ou noire, on peut envisager l’injection directe de pigments dans la peau pour traiter le vitiligo des lèvres. L’appariement de la couleur naturelle de la peau peut être difficile et tout tatouage s’estompe avec le temps. Les tatouages de micropigmentation ne peuvent pas être enlevés de manière sécuritaire par la technologie au laser. Cette méthode n’est recommandée que dans certaines situations.
Le vitiligo n’est pas contagieux. On ne peut pas « attraper » le vitiligo en touchant ou en étant proche de quelqu’un qui en est atteint ou en partageant ses ustensiles ou sa nourriture.